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Le déficit de la Sécurité sociale atteint un nouveau niveau record en 2010

Le déficit de la Sécurité sociale va continuer de battre des records en 2010 en atteignant près de 27 milliards pour le régime général (salariés du privé), un plongeon dû surtout à la crise qui a triplé le "trou" constaté deux ans plus tôt.

Cette nouvelle prévision de la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS), est légèrement en deçà des estimations de septembre dernier, situées au-delà de 30 mds d'euros.
Mais le déficit de 26,8 mds attendu cette année (la prévision sera affinée en septembre) n'en constitue pas moins un nouveau record, même s'il est à mettre en face d'un niveau de recettes de quelque 290 milliards d'euros pour la Sécurité sociale.
S'y ajoute la prévision de déficit du Fonds de solidarité vieillesse (FSV), qui atteint 4,3 milliards d'euros. La CCSS souligne la "situation critique" de ce fonds, qui finance notamment le minimum vieillesse, et dont le déficit représente le tiers des recettes.

Pour la deuxième année consécutive, c'est l'assurance maladie qui concentre la part la plus importante du "trou" de la Sécurité sociale, avec un déficit prévu de 13,1 mds.
Suivent ensuite la branche vieillesse, dont le déficit serait de 9,3 milliards, et la branche famille dont le déficit est attendu à 3,8 milliards d'euros. La branche AT-MP (accidents du travail/maladies professionnelles) sera déficitaire de 0,6 md selon la prévision de la CCSS.

Les déficits n'ont pas attendu la crise pour exister, mais c'est la dégradation de la situation économique qui a provoqué leur dégringolade sans précédent.
Le "trou" avait ainsi peu varié de 2003 à 2008, année où il avait atteint environ 10 milliards d'euros. Mais il a brutalement doublé en 2009, puis triplé en 2010 par rapport à 2008.

La crise, en tirant vers le bas la masse salariale et les revenus du capital, prive la Sécurité sociale de recettes, qui sont principalement basées sur les cotisations sociales sur les revenus et la CSG.
Sur les près de 30 mds de déficit prévus de 2010, "environ deux tiers sont attribuables à la crise", a expliqué un membre de la CCSS. "Mais cela ne doit pas cacher le fait que le déficit structurel reste très important", a-t-il ajouté.

Face à cette situation spectaculaire, et en attendant une amélioration de la conjoncture, le gouvernement continue de se focaliser sur la maîtrise des dépenses, en particulier pour la branche maladie.
Il a réagi au quart de tour fin mai, quand un risque de dépassement de l'objectif annuel des dépenses d'assurance maladie pour 2010 lui a été signalé, annonçant 600 millions d'euros d'économies supplémentaires à réaliser en cours d'année.
Les mesures ont notamment porté sur des baisses de prix de médicaments, un mode de calcul moins favorable aux assurés pour les indemnités journalières des arrêts de travail ou encore pour les tarifs de la chirurgie de la cataracte.
Côté retraite, il s'en remet à la réforme en cours de préparation pour apporter des solutions durables.

Mais l'épineuse question de la dette sociale (déficits accumulés) reste pour l'instant sans réponse : elle devrait avoisiner les 55 milliards d'euros fin 2010, financée par l'emprunt.

La commission de la dette sociale, composée de sénateurs et de députés et présidée par le ministre du Budget François Baroin, doit livrer le fruit de ses réflexions d'ici la fin du mois.

AFP
Publié le vendredi 11 juin 2010 à 09h45

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